Par Tammy Gunn
Originaire des Prairies, Tammy Gunn a grandi en Saskatchewan. Depuis plus de dix ans, elle est instructrice de Zumba auprès des jeunes et de personnes aux capacités physiques variées dans la région du Grand Toronto. Elle vit actuellement avec son mari, Nino, et leur schnauzer nain, Senna. Elle a deux belles-filles qui vivent dans l’Ouest et qu’elle aime comme ses propres enfants! Elle a le don de trouver l’humour dans toutes les situations, y compris dans un diagnostic de cancer. Sa passion est de partager son parcours personnel et d’être un guide de confiance pour toutes les aventures imprévisibles de la vie qui se présentent à nous.
Vous pouvez acheter des copies de son livre, Dancing Through Diagnosis — Navigating Breast Cancer; the good, bad, and surprisingly funny sur son site Web, à www.tammygunn.com
Chapitre 1
(traduction libre)
Bonjour, comment ça va?
7 juillet 2021
« Sers-moi un verre de vin. Je descends tout de suite, je sors de la douche! » — criai-je tout en fermant mon ordinateur et en me dépêchant de descendre.
C’était un mercredi soir et, comme tous les mercredis soir pendant la pandémie, je donnais un cours de Zumba en ligne, suivi d’un délicieux dîner avec un verre de vin et d’un film avec mon mari. Malgré la pandémie, j’avais continué à donner des cours de Zumba cinq jours par semaine, mais en ligne!
Cela faisait plus de 10 ans que je dansais entre quatre et sept heures, cinq à six jours par semaine, et je ne m’en lassais pas! Ce n’était certainement pas une pandémie qui allait m’empêcher de continuer à remuer mon popotin!
Mais, ce soir-là, tout allait basculer, simplement en m’essuyant après ma douche.
« Qu’est-ce que c’est que ça? » me demandai-je à moi-même… ou peut-être à voix haute. Probablement à voix haute. Et cela ressemblait plus à « C’est quoi ça, estie?! ».
Lorsque la serviette avait effleuré le dessous de mon sein droit, je n’avais pu m’empêcher de sentir que quelque chose n’allait pas. Du verre pilé? On aurait dit du verre pilé. Était-ce possible? Mon sein s’était-il cassé? Peut-on se casser le sein?
J’avais commencé à me poser de réelles questions, puis à penser à des choses clairement absurdes que j’ai fini par dire à haute voix devant mon miroir :
« Il est plus gros que le gauche, non?
Ça ne me gratte pas… est-ce que ça devrait?
Ça va disparaître si je mets de la crème?
Non… mais c’est quoi?? »
Je finis de me sécher rapidement et je m’habillai. Mon esprit n’arrêtait pas de tourner. Je SAVAIS que quelque chose n’allait pas, mais ça ne pouvait clairement pas être ce que mon cerveau semblait vouloir suggérer : le crabe! Noooooonnnn, j’étais trop jeune!
« Non, ce n’est pas vrai. À 44 ans, on n’est pas trop jeune.
– Merci, mon cerveau! Tu as toujours les mots pour me rassurer! »
Je dévalai les escaliers. En bas, mon mari était en train de chercher un film pour la soirée sur Netflix.
« Donne-moi ta main! », lui dis-je en me précipitant vers lui, inquiète.
Il me tendit sa main et en moins de deux, je le transformai en un médecin intrusif en train de palper mon sein :
« Tu sens ça?
– Oui.
– C’est quoi?
– Je ne suis pas médecin, Tammy. Tu devrais en consulter un.
– C’est ce que je pense aussi. Ce n’est pas normal, pas vrai?
– Je pensais que tu devrais te faire examiner. »
Il répéta ces mots, puis continua à parcourir Netflix avec son autre main.
Je voulais qu’il touche ce que j’avais senti et qu’il me confirme que je n’étais pas en train de perdre la tête. Et aussi qu’il me confirme que je devais consulter un médecin, même s’il l’avait dit à deux reprises. J’avais l’impression de ne pas pouvoir faire confiance à mon cerveau qui, de toutes les façons, était en train de m’enterrer.
Je me trouvais au début d’une tempête mentale qui bousculait tout raisonnement rationnel sur son passage et qui avait déjà commencé à organiser mes funérailles. Cela vous est-il déjà arrivé?
Votre bon sens se retrouve mis à l’écart et soudainement, vous vous mettez à faire la liste des choses que vous léguerez à chaque personne et à regretter d’avoir fait la folle lorsque vous étiez plus jeune. Vous regrettez tellement de choses, alors qu’en toute honnêteté, ce sont ces choses qui vous ont conduite là où vous êtes aujourd’hui. Et puis, malgré ce sein cassé et le fait de devoir consulter un médecin, vous pensez que votre vie a été plutôt pas mal, non? C’est sûr, pas sur le moment… à cause de ce sein cassé. Dites-moi que je ne suis pas la seule à avoir eu ce genre de pensées!
Ce soir-là, j’appelai et laissai un message à mon médecin. Le vrai… Celui qui pouvait réellement m’aider. Si je n’arrive pas à lui parler RAPIDEMENT, j’irai me faire mon propre diagnostic sur Google!
Le lendemain, je pus parler à mon médecin. Heureusement, parce que mon cerveau n’arrêtait pas de tourner à plein régime. Mon médecin, qui me connaissait bien, savait que si je l’avais appelé, c’est que je paniquais.
Tout semblait arriver à vitesse grand V, et pourtant il me faudrait patiemment attendre d’avoir des réponses à mes questions !