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La voix des personnes atteintes d'un cancer du sein

Éducation

blogue À nous la parole


Huit articles qui ont facilité ma convalescence

Dans notre rubrique mensuelle, la rédactrice en chef et auteure Adriana Ermter raconte son expérience du cancer du sein.

Par Adriana Ermter

Le jour où mon médecin m’a annoncé que j’avais un cancer du sein, j’ai rencontré mon chirurgien et mon rendez-vous pour ma mastectomie partielle (aussi appelée tumorectomie ou chirurgie mammaire conservatrice) a été fixé. Cela n’est pas surprenant. La Société du cancer du sein du Canada affirme que le cancer du sein représente le cancer le plus souvent diagnostiqué chez les Canadiennes et la deuxième cause de décès dus au cancer au Canada. Conséquemment, prendre un rendez-vous rapidement devient une priorité.

Je ne suis pas la seule dans cette situation : plus de 565 femmes, de la Colombie-Britannique à Terre-Neuve, reçoivent un diagnostic de cancer du sein chaque semaine. Un coup d’œil aux données sur les hospitalisations et les opérations de l’Institut canadien d’information sur la santé vous convaincra. On y constate que les interventions chirurgicales représentent un élément usuel et important des traitements contre le cancer du sein. En fait, elles en constituent souvent la première étape. De 2007 à 2010 seulement, près de 58 000 Canadiennes ont subi une tumorectomie, une mastectomie bilatérale ou une autre intervention pour retirer une tumeur mammaire. Ce ne sont que des chiffres, des statistiques qui peuvent être trouvées à l’aide d’une simple recherche sur Google. Ce qui s’avère plus difficile à dénicher par contre, ce sont les informations privilégiées, personnelles et peu diffusées à propos des besoins qu’éprouvent les femmes qui doivent subir une opération en raison de leur cancer du sein. Je fais notamment référence à ce qu’elles devraient avoir sous la main à la maison ou à l’hôpital après leur intervention. Voici donc huit articles que vous devriez songer à vous procurer (si vous ne les possédez pas déjà) avant de vous rendre à l’hôpital.

  1. De l’argent comptant

Selon votre lieu de résidence et la distance qui vous sépare de l’hôpital où vous serez opérée, assurez-vous de passer par un guichet automatique quelques jours avant votre intervention. Une somme de 60 $ à 100 $ dans votre portefeuille devrait suffire. Ce montant pourra couvrir le coût des ordonnances postopératoires pour les analgésiques, les antibiotiques et les autres médicaments suggérés par votre médecin. Puisque la plupart des opérations pour un cancer du sein sont des chirurgies d’un jour, vous souhaiterez vous procurer vos médicaments sous ordonnance avant de retourner à la maison parce que — croyez-moi — lorsque la sensation de légèreté de l’anesthésie générale se dissipera, la douleur se réveillera. Si vous ne connaissez personne qui puisse vous amener à l’hôpital et que vous ne possédez pas un compte Uber (ou si ce service n’est pas encore offert dans votre ville), mettez quelques billets de 20 $ de côté. Vous pourrez ainsi payer les courses en taxi pour vous et votre accompagnateur(‑trice) — votre partenaire, votre meilleur(e) ami(e), un membre de la famille, etc. — entre votre domicile et l’hôpital.

  1. Des vêtements confortables

Avant mon opération, une amie m’a conseillé de me procurer un ou deux soutiens-gorges en coton doux, sans armature avec agrafes à l’avant. Elle a affirmé que c’était un achat non négociable et que je les porterais sans arrêt, jour et nuit. Elle avait raison. J’en ai acheté deux, un gris et un noir, et ils étaient très loin d’être coquets. Ils étaient cependant confortables et maintenaient mes seins en place, surtout celui de droite. Les garder bien immobiles, pointés vers l’avant 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, a minimisé les mouvements et m’a évité de l’inconfort, surtout quand j’essayais de dormir et que je ressentais une douleur pulsatile au lieu d’incision. J’ai subi mon opération il y a près de deux ans maintenant et je dors encore dans ces soutiens-gorges même si la douleur a disparu. Ils représentent surtout pour moi une présence rassurante.

Vous voudrez aussi emporter avec vous ou avoir sous la main une paire de chaussettes épaisses et pelucheuses, des pyjamas très doux, une robe d’intérieur et un survêtement douillet, même si vous ne restez pas à l’hôpital. Les chaussettes garderont vos pieds au chaud à l’hôpital pendant l’opération et à la maison par la suite. Les pyjamas seront bien sûr utiles pour dormir alors que le survêtement est parfait pour se prélasser sur le canapé. À l’instar des soutiens-gorges, choisissez des pyjamas et un survêtement faits en coton très doux et respirant. Je le mentionne parce qu’après mon opération, j’étais incapable de porter des sous-vêtements (ni aucun pantalon qui n’était pas ample, bouffant et léger avec une taille élastique). J’ai dû me résoudre à me promener sans petites culottes sous mes survêtements pendant quatre semaines. Alors, procurez-vous-en si vous n’en avez pas déjà parce que… hum… Avez-vous vraiment besoin d’être irritée en plus ?

  1. De la crème

Et pas n’importe quelle crème : une pour votre plaie. La coiffeuse de ma sœur Alida a subi une mastectomie bilatérale environ 18 mois avant mon diagnostic. Un jour, alors qu’elle se faisait couper les cheveux, ma sœur m’a appelée et a passé le téléphone à sa coiffeuse. Sachant que tout diagnostic de cancer du sein est unique et que le traitement qui succéderait à mon opération n’était pas encore confirmé, elle m’a offert un seul conseil : acheter le plus gros contenant possible de crème hydratante Base Glaxal de Wellskin et commencer sur-le-champ à en étaler sur mon aisselle et mon sein droits. J’ai suivi sa recommandation et j’ai poursuivi mes applications d’hydratant plusieurs fois par jour jusqu’à ce que la plaie soit complètement refermée. Non seulement la crème a-t-elle réduit les sensations de démangeaisons, de tiraillements et de rétrécissement de la cicatrisation, mais elle a aussi hydraté et apaisé ma peau pendant la radiothérapie.

  1. Un oreiller moelleux

Bien avant d’être atteinte d’un cancer du sein, je m’étais mise à la recherche de l’oreiller parfait. Mon oreiller préféré avait rendu l’âme et depuis deux ans, je n’arrivais pas à lui trouver un successeur. Puis, environ un mois avant de recevoir mon diagnostic, j’ai déniché « le bon », en ligne, sur le site du Canadian Feather & Down Company. Doux, très long et moelleux, cet oreiller de fabrication huttérienne en duvet d’oie récolté de façon éthique s’est avéré magique. Il s’agissait d’une dépense extravagante : je n’avais jamais déboursé dans les trois chiffres pour un oreiller, mais cela en valait la peine !

Disposer d’un oreiller malléable et extralong m’a permis d’enrouler mon corps tout autour pour trouver une position de sommeil confortable après l’intervention chirurgicale. Et cela n’était pas une mince affaire. Dormir n’était pas facile et l’inconfort s’est prolongé au-delà des douleurs postopératoires initiales. Les semaines durant lesquelles j’ai subi des traitements quotidiens et exténuants de radiothérapie, mon emploi puis les effets du tamoxifène (sueurs nocturnes, bouffées de chaleur, douleurs articulaires, etc.) ont fait en sorte que j’aurais payé volontiers pour profiter d’une bonne nuit de repos. Compte tenu du fait que la Société canadienne du cancer mentionne que six à huit heures de sommeil par nuit sont indispensables pour obtenir une convalescence et des ressources intellectuelles optimales, l’achat d’un oreiller luxueux, coûteux, mais ô combien propice au sommeil, en vaut le prix à mes yeux.

  1. Des pantoufles (ou des sandales de plage)

Dans ma maison, je me déplace toujours en pantoufles ou en sandales de plage, selon la température. La période postopératoire n’a pas fait exception, sauf que cette fois-ci, j’ai veillé à ce que chacune de mes chaussures possède une bonne semelle en caoutchouc pour minimiser les risques de glisser sur les parquets de bois et dans les escaliers recouverts de tapis. Mes pantoufles sont chaudes et douillettes avec une doublure épaisse en similifourrure de mouton qui préserve mes pieds du froid même lorsque je ne porte pas de chaussettes. Cela s’est avéré utile, car je n’ai pas pu mettre de bas par moi-même pendant les quatre semaines qui ont suivi mon opération. Puisque j’ai subi une chirurgie d’un jour, je n’ai pas apporté mes pantoufles à l’hôpital, mais je les ai portées quotidiennement après. Quand les températures estivales sont arrivées, j’ai troqué mes pantoufles contre une paire de sandales de bonne qualité avec des semelles antidérapantes.

  1. Nécessaire de toilette en format voyage

Chacune a un produit de beauté dont elle ne peut se passer et je ne fais pas exception, à la différence que ma liste contient probablement dix articles qui me font du bien. Elle comprend une pommade pour les lèvres, du déodorant, une crème pour le visage, les huiles aromatiques à la menthe verte et à la lavande Young Living, du parfum, une brosse à cheveux et un élastique, du dentifrice, une brosse à dents et de la soie dentaire. Même si je n’ai pas dormi à l’hôpital, je me suis préparé une trousse de voyage de mini-formats de chacun d’eux (à l’exception des articles de santé buccale) que j’ai gardée sur ma table de chevet pour les jours durant lesquels je ne sortais pas du lit. J’ai aussi disséminé des pommades pour les lèvres dans chacune des pièces de ma maison pour en avoir sous la main en tout temps et quelques-uns dans le tiroir de ma table basse en raison de mon alternance entre le lit et le canapé.

  1. Des livres

Je suis un rat de bibliothèque, alors j’ai fait le plein de livres à ma librairie locale avant mon intervention chirurgicale. J’ai acheté de tout, de The Pilgrimage de Paul Coelho et The Sound of Gravel: A Memoir de Ruth Wariner à The Change Room de Karen Connelly et Grace: A Memoir de Grace Coddington. Je n’ai toutefois apporté qu’un seul livre à l’hôpital pour m’occuper l’esprit pendant que j’attendais de passer en salle d’opération. J’ai empilé les autres livres à côté de mon lit et sur la table basse près du canapé. J’ai dormi entre 14 et 18 heures chaque jour pendant les deux semaines qui ont suivi mon intervention, mais j’ai réussi à y glisser plusieurs heures de lecture d’affilée. J’ai également toujours gardé près de moi un journal et un stylo. Même si je ne suis pas le genre de fille à tenir un journal, j’aime bien noter les choses pour lesquelles je suis reconnaissante chaque jour et mes rêves inhabituels ou intéressants. Donc si vous restez une nuit ou plus à l’hôpital, assurez-vous d’apporter ces articles ainsi qu’un exemplaire du magazine Vanity Fair ou Harpers Bazaar pour vous aider à passer le temps ou pour oublier votre douleur.

  1. Un chargeur de téléphone cellulaire et des écouteurs-boutons

Finalement, veillez à apporter votre cellulaire, son chargeur (et tout ce qu’il vous faut pour en recharger la pile). Vous ne savez jamais quand vous aurez besoin d’appeler ou de texter quelqu’un ou de regarder le dernier épisode de The Crown sur Netflix (ou de Golden Girls sur Prime!). Apportez également vos écouteurs-boutons pour pouvoir jaser ou visionner des émissions sur Internet aussi longtemps et discrètement que vous le souhaitez, que vous demeuriez à l’hôpital quelques heures ou que vous y passiez la nuit. Avant mon opération, je me suis procuré un très long câble pour pouvoir charger mon cellulaire à partir de mon lit. Maintenant, je suis certaine de toujours détenir un iPhone pleinement chargé que je peux utiliser étendue sur mon lit, recroquevillée ou même assise, sans me limiter à un seul côté du lit. Cela peut paraître bien anodin, mais lorsque vous passez la majeure partie de vos journées et de vos nuits à cet endroit, c’est de la plus haute importance.

Adriana Ermter est une auteure et rédactrice primée. Vous pouvez lire ses écrits dans Figure Skater Fitness et IN Magazine, ainsi qu’en ligne sur les sites 29Secrets.com, RethinkBreastCancer.ca, Popsugar.com et AmongMen.com. L’ancienne chroniqueuse beauté du magazine FASHION et rédactrice en chef de Salon et Childview habite à Toronto avec sa chatte très gâtée Trixie-Belle. Vous pouvez la suivre sur Instagram au @AdrianaErmter

Photo par Jess Bailey sur Unsplash