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La voix des personnes atteintes d'un cancer du sein

Éducation

blogue À nous la parole


De 60 à 0 en quelques secondes : être atteinte d’un cancer du sein

Par Bobbi Jo Beitz

Je suis une femme. Je suis active. Je suis une maman. Je suis aussi atteinte d’un cancer du sein métastatique et je vis bien.

J’ai toujours été active. Depuis toute petite, je fais différents sports. Par exemple, je joue au hockey et à la balle rapide en compétitions. Alors, comment se fait-il que quelqu’un de super actif, en forme et en santé, sans aucun antécédent familial de cancer, développe un cancer du sein de stade IV?

J’ai reçu mon diagnostic le 5 décembre 2019. Je n’avais jamais entendu parler du cancer du sein métastatique. J’étais terrifiée et sous le choc. Pourquoi moi? C’est cette question à laquelle personne n’a de réponse que je me suis posée. J’avais l’impression qu’on venait de m’annoncer mon arrêt de mort. Je n’arrêtais pas de penser à mes filles, qui avaient 15 et 11 ans à l’époque. Je ne pouvais pas les abandonner comme ça! Elles étaient trop jeunes et elles avaient autant besoin de moi que j’avais besoin d’elles.

Ça a commencé par un engourdissement dans le talon droit. J’ai trouvé ça bizarre... Je me suis dit que ça devait être dû à toutes ces années de compétition sportive et que peut-être que je commençais à développer une sciatique. Puis l’engourdissement est remonté dans mes hanches. À l’époque, je voyais un chiropraticien pour des problèmes de dos et, donc, je lui ai parlé de ce problème d’engourdissement. Heureusement! Il pensait que ça pouvait être une maladie rare appelée syndrome de la queue de cheval et qu’il fallait que je contacte tout de suite mon médecin. En y repensant, j’aurais préféré que ça soit. Pour couronner le tout, j’ai subitement perdu toute force dans la jambe droite. Je suis donc allée voir mon médecin, qui m’a envoyée faire une électromyographie (EMG) — un test des fonctions nerveuses — et une IRM. Étant donné la perte de force dans ma jambe, j’ai pu faire ces analyses plus vite. C’est mon médecin qui m’a annoncé les résultats des analyses : j’avais une masse de 6,8 cm au niveau du sacrum. Quoi? Une masse? En moi? Il faut l’enlever! C’est à ce moment que j’ai commencé à avoir peur. J’étais même terrifiée.

Et c’est à ce moment-là que je suis entrée dans le monde merveilleux de la médecine. On m’a fait faire mon premier tomodensitogramme, qui a révélé une grosseur de 2,3 cm dans mon sein gauche... J’avais un cancer du sein. On m’a alors pris rendez-vous pour faire une biopsie et une mammographie. J’allais avoir 50 ans quelques semaines plus tard et je n’étais pas sûre de vivre jusque-là.

Le plus difficile a été d’annoncer la nouvelle à mes filles. J’avais décidé de ne rien leur cacher. Tout comme moi, elles étaient terrifiées. Je suis toujours bouleversée rien que d’y penser.

J’en suis maintenant à mon quatrième traitement. J’ai eu mon compte de tomodensitogrammes et de scintigrammes osseux. Il y a eu des échecs et des réussites. On m’a plusieurs fois dit que j’avais des chances de devenir paralysée. Mais j’ai décidé que je n’allais pas me laisser abattre par le cancer et que je n’allais pas rester cachée. Jamais! Ce n’est pas moi. Et puis, je fais des choses vraiment bien depuis mon diagnostic. J’ai commencé un nouveau sport et de nouveaux loisirs : j’ai rejoint une équipe de bateaux-dragons composée de femmes rescapées et aux prises avec la maladie; j’ai commencé à faire de la photographie et faire de l’observation d’oiseaux; et j’ai même commencé à apprendre à jouer au piano! J’adore la vie!

Ce qui importe le plus, c’est que je montre à mes filles que je suis plus forte que le cancer. Je continue ma vie sans le laisser me contrôler. Je leur apprends que l’on peut être résiliente face à la peur.

Ma famille et moi avons toujours été très soudés et nous le sommes encore plus depuis mon diagnostic. J’ai de la chance d’avoir une famille si formidable. Mes frères et sœurs, mon père, mon mari et mes filles m’accompagnent à tous mes rendez-vous. Nous sommes toujours là les uns pour les autres, dans les bons comme dans les mauvais jours. Mon oncologue m’a même félicité pour mon système de soutien! Et puis, même si c’est vrai que cette fichue maladie m’a enlevé des amies, elle m’en a apporté d’autres. Ces amies font maintenant partie de ma famille étendue et elles sont là pour moi.

Je sais qu’un jour viendra où les médicaments cesseront de fonctionner. Lorsque ce jour arrivera, j’y ferais face en utilisant la même force et la même volonté de vivre qui m’ont permis de survivre aux premiers jours après mon diagnostic. J’affronterais ce jour avec ma famille.

Je m’appelle Bobbi Jo. J’ai un cancer du sein métastatique. J’adore la vie et je vis bien.

Les points de vue et les expériences exprimés à travers les histoires personnelles sur le blog Our Voices sont ceux des auteurs et de leurs expériences vécues. Ils ne reflètent pas nécessairement la position du Réseau canadien du cancer du sein. Les informations fournies n’ont pas été examinées médicalement et ne sont pas destinées à remplacer un avis médical professionnel. Demandez toujours conseil à votre équipe de soins lorsque vous envisagez vos plans et objectifs de traitement.