By continuing to use our site, you consent to the processing of cookies, user data (location information, type and version of the OS, the type and version of the browser, the type of device and the resolution of its screen, the source of where the user came from, from which site or for what advertisement, language OS and Browser, which pages are opened and to which buttons the user presses, ip-address) for the purpose of site functioning, retargeting and statistical surveys and reviews. If you do not want your data to be processed, please leave the site.

La voix des personnes atteintes d'un cancer du sein

Éducation

blogue À nous la parole


Mon récit

Par Cheryl Moore

Cheryl Moore

Lorsque j'ai soudainement reçu un diagnostic de cancer du sein plus tôt cette année, je suis vraiment tombée en état de choc durant les premières semaines. Je crois qu'il est faux de dire que le diagnostic est le début d'une traversée. Ce n'est pas une traversée. C'est un chemin de croix quant à moi.

Le seul aspect positif de ce chemin a été de rencontrer des gens formidables alors que je menais cette horrible bataille. J'ai également rencontré d'excellents professionnels de la santé que je n'oublierai jamais.

La chimiothérapie affecte le corps de façon draconienne. J'ai terminé mon dernier traitement de chimiothérapie en avril. Nous sommes maintenant en août et j'ai encore l'impression que je ne suis pas en pleine possession de mon corps et de mon esprit. Le médecin m'avait dit que ce ne serait pas une bonne année et il avait raison.

Le tout a débuté lorsque j'ai moi-même trouvé une bosse dans mon sein. Lorsque le médecin a donné son verdict, il a mentionné que j'avais été chanceuse de détecter la bosse puisqu'elle était très petite. Cela ne m'a pas empêchée de subir huit traitements de chimiothérapie et cinq semaines et demie de radiothérapie pour une petite masse.

Il y a beaucoup de hauts et de bas pour les personnes aux prises avec ce type de cancer et qui suivent des traitements. Plusieurs finissent par souffrir de dépression. Il semblerait que je fasse partie de ce groupe de gens qui ont des journées creuses et qui se sentent tristes.

Je ne me suis jamais demandé 
« pourquoi moi », mais plutôt
« pourquoi pas moi ».

Je suis très reconnaissante d’avoir travaillé pour Island Health et d’avoir ainsi pu jouir de bons avantages sociaux et de prestations, ce qui m’a permis de combattre cette maladie sans avoir à me soucier de l’état de mes finances. Plusieurs ne bénéficient pas de ces garanties et le cancer peut être très coûteux. Les médicaments et les déplacements dans la ville la plus proche où travaille votre oncologue peuvent engendrer de nombreuses dépenses. Beaucoup de mes médicaments anti-nauséeux ne fonctionnaient pas et n’étaient pas assurés par mon régime privé. Je les laissais donc de côté et j’en essayais d’autres.

Le seul heureux de la situation était notre chien. Il ne me quittait jamais et il était bien content que je passe mes journées à la maison.

Je me sentais bien après mon avant-dernier traitement de chimiothérapie à la fin du mois de mars. Dehors, j’ai vu des ordures sur le sol. Voulant les souffler, j’essayai de démarrer la souffleuse à feuilles, mais en vain. Après avoir tiré sur le lanceur moteur à environ huit reprises, j’ai ressenti un pincement dans le dos.

Quatre jours plus tard, je me présentai à une clinique sans rendez-vous, cherchant à soulager cette douleur en coup de poignard dans le milieu de mon dos. Le médecin rencontré me dit que c’était un claquage. Un mois après, un oncologue de Victoria dit que je ne guérissais pas aussi rapidement que les autres puisque je subissais une chimiothérapie et que mon système immunitaire était faible. La guérison prendrait du temps.

J’essayai l’acupuncture, la massothérapie, la physiothérapie, la chiropractie, tout ce à quoi je pouvais penser pour soulager la douleur. À la mi-juin, j’en eus assez. Un nouveau chiropraticien dit qu’il ne me toucherait pas avant d’avoir vu une radiographie de mon dos. C’est ainsi que j’appris que j’avais trois vertèbres cassées. Mon docteur me donna les meilleurs analgésiques pour que je puisse mener mes activités quotidiennes.

Si vous lisez ce texte et que vous luttez contre le cancer, sachez que la chimiothérapie et le cancer affaiblissent tous deux les os, les rendant plus sujets aux fractures. Avant cet épisode, je n’avais jamais eu mal au dos de ma vie. Nous sommes maintenant en août et je suis encore limitée dans mes activités.

Comme me l’a récemment dit un cousin, je devrais m’en tenir aux outils à bouton-poussoir!

Ma mère a souffert d'un cancer du sein à 42 ans. À 45 ans, elle a souffert d'un cancer des ovaires. Elle a par la suite eu le cancer à 65 ans, cancer contre lequel elle s'est battue pendant trois ans avant de perdre la bataille.

Entre le traitement de chimiothérapie et celui radiothérapie, j'ai subi un test de dépistage génétique. Il appert que je suis porteuse de la mutation du gène BRCA1, mutation que ma mère avait sans doute, mais dont elle ignorait l'existence. Maintenant, je suis sur la liste pour subir une double mastectomie et une reconstruction mammaire. Mon frère a subi les tests génétiques et il est lui aussi porteur de la mutation.

Je ne souhaite cette maladie à personne.

Cheryl Moore habite à Nanaimo, en Colombie-Britannique. Elle est mariée et mère de deux enfants adultes en plus d’avoir deux petits-enfants. Elle a été coiffeuse pendant 27 ans avant de changer de carrière il y a sept ans pour travailler comme aide en santé.