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La voix des personnes atteintes d'un cancer du sein

Éducation

blogue À nous la parole


Le rire est vraiment le meilleur remède !

Par Amy Smart

Dans la vie, il y a deux façons de réagir dans les pires moments : se laisser abattre ou se battre. Cela ne m’a jamais paru aussi vrai que lorsque j’ai appris que j’avais un cancer du sein. Pour moi, je n’avais pas d’autre choix que de me battre avec le sourire et d’être aussi positive que possible, même si je devais faire semblant. Mes fils me regardaient avec les yeux effrayés et le cœur triste. Ce moment serait l’un des moments décisifs de leur vie et j’étais — et je le suis toujours — déterminée à en faire un moment d’apprentissage : comment faire face à l’adversité et pourquoi le mental peut être déterminant. Des choses que nous devrions tous savoir.

« Au moins, j’aurai une nouvelle paire de seins! »

Pour une quadragénaire divorcée, voilà le côté positif de cette aventure!

Ayant toujours eu une petite poitrine, j’avais souvent pensé à me faire poser des implants. Surtout à mon âge, près de 40 ans, après deux enfants et un divorce après plus de dix ans de mariage. Ce cancer m’a donné le petit élan de plus qu’il me fallait pour me décider et me faire poser des seins plus gros et plus avenants, comme je l’avais toujours voulu. Bien sûr, je devais tout d’abord me débarrasser des miens, mais qui dit côté positif dit côté négatif! Et puis, il me faudrait changer de garde-robe! Le jour où j’ai « essayé » ma nouvelle paire de seins chez le chirurgien, c’était la première fois depuis des mois que je ressentais autant d’excitation sans la moindre once de peur sous-jacente.

Ce côté positif a donné le ton à la façon dont j’allais aborder cette aventure : avec rire et positivité.

 « Maman, est-ce que tu vas perdre aussi tes cheveux sur ton no-no square?! »

Ah, ce qui sort de la bouche des enfants!

Je n’ai aucune idée d’où ils ont appris cette expression, mais je trouve que cela ajoute quelque chose de spécial à ce moment particulier de ma vie! Nous étions en train de faire une petite marche dans le quartier, comme tous les jours, en fin d’après-midi. C’était le début du printemps et le temps était magnifique. Les voisins étaient tous dehors à profiter du soleil. J’allais commencer la chimiothérapie dans une semaine et j’expliquais donc à mes enfants que j’allais perdre mes cheveux. Ils avaient, bien sûr, beaucoup de questions : allais-je perdre mes cils et mes sourcils? Et les poils sur mes bras? Nous marchions là en silence, le temps qu’ils digèrent tout ça, quand mon fils de quatre ans s’est arrêté net, s’est tourné vers moi les yeux grand ouverts et s’est écrié : « Maman, est-ce que tu vas perdre aussi tes cheveux sur ton no-no square?! ». J’ai essayé de le faire taire, ce qui a eu l’effet contraire! Il a commencé à poser encore plus de questions! Il insistait — avec la persévérance d’un enfant de quatre ans — pour que je donne une réponse. Les voisins nous avaient entendus : les petits sourires narquois qui s’étaient affichés sur leur visage les avaient trahis! Plus tard, quand j’ai commencé à perdre mes cheveux, je rougissais chaque fois qu’on se croisait. J’étais persuadée que dès qu’ils voyaient ma tête de plus en plus dégarnie, qu’ils se repassaient cette petite conversation en boucle dans leur tête!

« Achète-toi un rouleau anti-peluches, voire quatre! »

…ou encore le conseil que l’on m’aura le plus donné tout au long de cette aventure.

J’ai pleuré plus d’une fois à l’idée de perdre mes cheveux. C’était horrible d’y penser. D’une certaine façon, c’était pour moi pire que de perdre mes seins. Un jour, je parlais à quelqu’un qui avait survécu au cancer du sein et je lui disais que je commençais à perdre mes cheveux. Quand je lui ai dit que j’envisageais de les raser, elle m’a tout de suite dit de faire une réserve de rouleaux anti-peluches! Je n’avais pas tout à fait compris pourquoi, mais j’ai quand même suivi son conseil et bien m’en a pris! Je l’utilisais partout — vraiment partout! Sur ma tête pour enlever les petits cheveux drus à la racine, sur mes épaules et mon cou, et même sur mon oreiller quand je faisais mon lit le matin. Quand on vous dit que vous allez perdre vos cheveux, ça veut dire TOUS VOS POILS! Et c’est effectivement ce qu’il s’est passé — sauf que je n’ai pas perdu les poils sur mes jambes... on m’avait promis un été sans rasage de jambes et ça n’a pas été le cas! La chimio m’a déçue de ce côté-là! Mais côté épilation brésilienne, je n’ai pas été déçue, même si cela ne s’est pas fait du jour au lendemain! Et le rouleau anti-peluches m’a été bien utile dans ce domaine aussi : je m’enfermais dans la salle de bain le rouleau à la main et les fesses à l’air, comme un chat à moitié rasé. Tout en priant pour que mes enfants ne rentrent pas à ce moment-là, je haussais les épaules et je commençais à passer le rouleau dans tous les sens pour arriver à détacher tous ces petits poils qui résistaient encore à peine – à peine, mais c’était quand même douloureux!

Il paraît que le rire est le meilleur remède. Si je ne devais retenir qu’une seule chose de cette aventure, ce serait ça, parce que c’est vrai. C’est grâce à ces moments où je pouvais en rire — même à travers les larmes — que j’ai pu rester forte mentalement et émotionnellement, ce qui m’a aidée à rester forte physiquement. Même dans les pires moments, j’arrive à me rappeler que ce moment va passer et que demain sera meilleur.

Si vous ne deviez retenir qu’une seule chose de cette histoire, c’est la capacité à voir le bon côté des choses. Et n’oubliez pas que chaque moment est amené à passer!