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La voix des personnes atteintes d'un cancer du sein

Éducation

blogue À nous la parole


Maman et atteinte d’un cancer du sein

Par Michele MacDonald

Je suis atteinte d’un cancer du sein métastatique avec des métastases au foie et à la colonne vertébrale. Je suis aussi maman et grand-mère. Un jour, j’ai senti une grosseur dure de la taille d’un petit pois sous ma peau. Mon médecin m’a envoyé faire une mammographie et une échographie. Le radiologue est venu me voir et m’a dit qu’il avait quelques préoccupations et qu’il fallait que je revienne le lendemain faire une biopsie. C’est alors qu’on m’a diagnostiqué un cancer canalaire invasif. J’étais pétrifiée par la peur. Étant donné que je travaillais dans un centre d’oncologie, je me faisais le pire scénario. J’ai dû subir une double mastectomie suivie de quatre mois de chimiothérapie et de sept semaines de radiothérapie. C’était dur de perdre mes cheveux, d’avoir tout le temps la nausée et de me sentir faible, mais j’étais déterminée à vaincre cette terrible maladie.

J’ai travaillé en oncologie pendant 16 ans. J’aidais les patients à accéder à la chimiothérapie non financée par les gouvernements. J’ai également cofondé Oncology Drug Access Navigators of Ontario (ODANO), dont je suis très fière. J’ai perdu ma mère à l’âge de neuf ans et ça a été extrêmement difficile pour moi de grandir sans elle. Aujourd’hui, alors que je suis en soins palliatifs, je n’arrête pas de penser à mes filles. Jamais je n’aurais pensé être dans cette situation. Ça a bouleversé toute ma vie. Mes filles ont 29 et 31 ans, et ma petite-fille, qui a 3 ans, m’apporte le sourire tous les jours. J’ai pu voir mes filles grandir, finir leur éducation et se marier, mais ça me fait mal au cœur, chaque jour, de penser que je vais devoir les laisser. Ce n’est pas facile. Nous passons le plus de temps possible ensemble, même si je suis extrêmement fatiguée à cause de la chimio. J’essaie de rester forte et alerte. Je cache mes émotions et la douleur pour que mes proches et mes amis ne soient pas préoccupés. Sans ma carrière professionnelle, je ne suis rien, mais je dois laisser mon poste de directrice de l’ODANO pour me concentrer sur ce que j’aime le plus au monde : mon rôle de mère et de grand-mère.

Mon mari m’a quittée pendant le traitement, il n’a pas réussi à gérer le diagnostic. Je n’allais vraiment pas bien psychologiquement, je devais gérer la maladie tout en réfléchissant à comment subvenir à mes besoins. Pourrais-je recommencer à travailler? Heureusement, mes deux filles m’ont toujours soutenue sans jamais se plaindre. J’ai également un excellent groupe d’amis qui viennent pratiquement chaque jour voir si je vais bien. Je suis reconnaissante pour le soutien que je reçois. Après 30 ans de mariage, mon ex-mari et moi ne nous parlons plus. Toutefois, cela fait cinq ans et demi que je vis une relation avec un homme fabuleux sur qui je peux compter émotionnellement, psychologiquement, physiquement et financièrement. Beaucoup de mes amis sont dans le corps infirmier, donc ça aide beaucoup, et mon oncologue est aussi un ami. Il me donne de l’espoir tout en restant honnête.

En 2020, le cancer est revenu dans mon foie et dans ma colonne vertébrale. J’ai dû suivre une autre chimiothérapie (DD-ACT) et une autre radiothérapie, et subir une autre opération. Aujourd’hui, j’en suis à mon cinquième traitement contre le cancer du sein métastatique. Bien que mes filles soient indépendantes et très fortes, c’est vraiment dur pour elles. Nous avons planifié mes funérailles en famille afin que, le moment venu, elles n’aient pas à s’en inquiéter.

C’est très important de défendre ses droits et ses intérêts. Posez des questions, tenez-vous au courant de ce qui se passe, des étapes à venir et de ce à quoi vous devez vous attendre. Soyez préparée. Soyez forte et positive, mais plus important encore, demandez de l’aide quand vous en avez besoin. N’essayez pas de tout faire par vous-même si vous ne vous en sentez pas capable. Trouvez du soutien moral auprès d’autres personnes dans la même situation que vous. J’essaie d’apprécier la vie et de vivre au jour le jour. Ne pensez pas au passé et ne pensez pas à ce qui aurait pu se passer si vous n’étiez pas tombée malade. Gardez la tête haute et luttez de toutes vos forces!