By continuing to use our site, you consent to the processing of cookies, user data (location information, type and version of the OS, the type and version of the browser, the type of device and the resolution of its screen, the source of where the user came from, from which site or for what advertisement, language OS and Browser, which pages are opened and to which buttons the user presses, ip-address) for the purpose of site functioning, retargeting and statistical surveys and reviews. If you do not want your data to be processed, please leave the site.

La voix des personnes atteintes d'un cancer du sein

Éducation

blogue À nous la parole


Être mère et avoir un cancer du sein

Les femmes assument une multitude de fonctions et recevoir un diagnostic de cancer du sein n’y change rien. Les mères demeurent mères, les filles ne cessent pas d’être les filles de leur mère ni les sœurs de leurs sœurs. Le cancer du sein oblige peut-être certaines femmes à suspendre temporairement des choses comme leur emploi ou leur carrière, mais les divers rôles et responsabilités qu’elles endossent dans toutes les facettes de la vie ne disparaissent pas. Parmi ces rôles, il y a celui d’être mère. À l’occasion de la fête des Mères, nous avons demandé à des patientes atteintes d’un cancer du sein de partager avec nous l’âge qu’avaient leurs enfants au moment de leur diagnostic. Nous voulions connaître les répercussions qu’a entraînées le cancer du sein dans leur vie de mère et vice versa. Voici quelques-unes de ces histoires.

Christine
Elle avait 13 ans. Ça a fait 12 ans en novembre dernier. C’était effrayant, mais elle a été une bonne soldate. Elle est constamment demeurée à mes côtés. Elle m’a accompagnée à mes traitements de chimiothérapie et de radiothérapie. Elle a tenu à être avec moi lorsqu’ils ont retiré mes drains. Je suppose que cela explique pourquoi elle est maintenant une assistante en soins de santé. Je l’aime de tout mon cœur. Elle a traversé tout cela avec moi. Comme je l’ai mentionné, je crois que c’est la raison pour laquelle elle est aussi attentionnée et qu’elle travaille dans le domaine de la santé. Je ne pourrais pas être plus fière d’elle. Je ne connais aucun autre enfant de 13 ans qui voudrait accompagner sa mère à ses rendez-vous et tenir sa tête pendant qu’elle est malade. Elle est mon pilier.

Cathie
Ils avaient deux et trois ans. Dix ans de différence : 1976/1986. Je leur ai dit la vérité. Je leur ai affirmé que je serais une guerrière et que je combattrais cette méchante maladie qui rend chauve pas juste pour moi, mais pour tout le monde. Ils adoraient cela lorsque je me déguisais en héroïne. Ils s’habillaient comme moi. Nos costumes amusants nous faisaient rire.

Olesya
Ma fille avait 19 mois et je l’allaitais encore quand j’ai découvert une bosse. Lorsqu’elle avait 22 mois, j’ai dû cesser l’allaitement en une semaine. Le diagnostic de cancer du sein triple positif venait de tomber et une opération était imminente. J’avais 34 ans au moment de mon diagnostic en novembre 2017. Je ne lui ai pas encore révélé que j’ai eu un cancer du sein. Elle sait que j’ai été malade et que je prends maintenant des médicaments pour demeurer en santé. Le cancer était rendu au stade 2A. Ma fille a aujourd’hui quatre ans. Il faudra qu’elle sache qu’elle pourrait avoir hérité d’une prédisposition génétique, mais je ne crois pas que je lui dirai avant qu’elle fréquente l’école ou commence à me poser des questions ;).

Renee
J’ai reçu un diagnostic de cancer du sein de stade 3. Ma fille avait dix ans. J’étais mère monoparentale. Elle avait peur de devenir orpheline. Je lui ai dit que nous continuerions à vivre normalement et que nous conserverions nos habitudes. J’ai travaillé durant tout mon traitement de chimiothérapie qui a commencé rapidement après mon diagnostic. Puis, j’ai subi une mastectomie et un traitement de radiothérapie. C’était difficile, mais je voulais être forte pour elle. Je pense que je fonctionnais en mode attaque-fuite. Maintenant, six ans plus tard, la peur subsiste. Ma fille demeure inquiète et je cherche de l’aide psychologique pour elle. Je trouve qu’il n’y a pas beaucoup de soutien pour les survivantes.

Lee
J’ai fourni très peu d’informations à mes enfants adultes. Je leur ai juste dit que j’avais un cancer du sein et qu’elles (deux jeunes femmes) devraient se soumettre à des examens de dépistage du cancer réguliers. J’ai passé les tests et j’ai obtenu un résultat positif. Une semaine plus tard, je subissais une tumorectomie et deux semaines après, j’étais à bord d’un avion à destination de l’Australie pour y visiter une de mes filles.

Jill
Huit ans, six ans et six semaines. Le plus dur a été d’arrêter l’allaitement. Franchement, elle a été une telle source d’amour et de lumière pendant mes traitements. Son innocence et ses larges sourires me remontaient le moral.

Sharon
Lorsque j’ai reçu un diagnostic de cancer du sein rare il y a à peine deux ans, mes enfants étaient âgés de 45, 51, 56 et 60 ans. Ma fille de 51 ans a reçu à 50 ans un diagnostic de cancer du sein, mais le type différait (il s’agissait d’une mutation du gène BRC1). Elle a deux enfants qui avaient 30 et 31 ans au moment de son diagnostic. J’ai subi sans problème une intervention chirurgicale qui a permis de retirer mon cancer du sein inusité (un carcinome à cellules en bague en chaton) et une radiothérapie.

Julie
Lorsque j’ai reçu mon diagnostic initial en décembre 2008, j’avais 37 ans et mon plus jeune fils n’avait pas deux ans encore. Mon plus vieux fils avait sept ans et ma fille, neuf ans. Ça n’a pas été facile. Essayer de prendre soin d’eux en subissant des opérations et de la chimiothérapie sans membres de ma famille tout près (ils n’habitent pas dans la même ville) s’est avéré très stressant. Mon plus jeune ne recevait pas l’attention dont il avait besoin, je ne me reposais pas autant qu’il le fallait et mon mari était en colère et n’obtenait pas d’aide, ce qui rendait la situation plus difficile pour moi. Malheureusement, j’ai appris en décembre 2017 que mon cancer avait formé des métastases. À ce moment, mes enfants étaient âgés de 10, 15 et 17 ans. Ils étaient suffisamment vieux pour vraiment comprendre le sérieux de la situation. Un de mes enfants souffre d’un trouble de stress post-traumatique depuis que les médecins leur ont demandé de dire au revoir à leur mère aux soins intensifs. Même si j’arrive à me reposer dans une certaine mesure maintenant, je dois tout de même m’occuper de la maison. Ils sont pour moi une inspiration pour continuer et ne pas abandonner. Je suis déterminée à assister à la remise de diplôme d’études secondaires de mon plus jeune fils. Tout ce qui viendra après sera un cadeau.

Ann
Vingt-deux et vingt-cinq ans. Ils ont été solides, de vrais champions. Ils m’ont déclaré : « Peu importe ce qui arrive, on passera au travers ensemble. » En entendant cela, j’ai pleuré (de joie) plus que lorsqu’on m’a dit : « Tu as un cancer de stade 3 » et que j’ai fondu en larmes (de peur).

Janice
Ma fille aînée avait 32 ans et elle était enceinte de six mois de son premier enfant. Ma deuxième fille avait 30 ans et était enceinte de huit mois de son deuxième enfant. Ma troisième fille avait 27 ans et devait être opérée à la coiffe des rotateurs. Mon fils avait 25 ans et il était parti planter des arbres. J’avais pris congé pour aider chacune de mes filles. J’ai fini par subir une mastectomie et elles essayaient toutes de prendre soin de moi alors que ç’aurait dû être l’inverse. Quelle ironie ! En fait, ma deuxième fille, qui est infirmière, était dans ma chambre d’hôpital et s’assurait qu’il n’y avait pas de problème avec mon pansement. Le chirurgien lui a dit qu’elle devait juste se concentrer sur sa grossesse ! Mon fils n’est pas revenu à la maison avant que je sorte de l’hôpital. Il a donné un coup de main à ce moment puisque mon mari était occupé à diriger son entreprise 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Tout a fini par se placer grâce à l’aide de tout le monde. En juillet prochain, cela fera trois ans que je vis sans cancer.

Photo par Edward Cisneros sur Unsplash