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La voix des personnes atteintes d'un cancer du sein

Éducation

blogue À nous la parole


Ensemble, nous sommes plus fortes : mêmes gènes, même combat

Par Cortney Drover

Je m’appelle Cortney Drover et j’ai une sœur jumelle identique, qui s’appelle Connie Claeys. Nous avons toutes les deux 37 ans et sommes atteintes d’un cancer du sein métastatique de stade IV. En outre, étant des jumelles identiques, nous sommes toutes les deux porteuses du gène BRCA2.

Voici notre histoire…

En avril 2015, j’ai senti une grosseur sous mon aisselle gauche. À l’urgence du centre médical Foothills où je me suis rendue, ils m’ont dit que mes ganglions lymphatiques étaient gonflés et que cela devait probablement être en réaction à un rhume. Deux mois plus tard, en juin 2015, je suis allée voir mon médecin de famille pour faire examiner cette grosseur. On m’a envoyée faire une mammographie, puis une biopsie qui, quelques jours après, ont révélé qu’à l’âge de 29 ans, j’étais atteinte d’un cancer canalaire invasif de stade III. Connie étant ma sœur jumelle, on l’a immédiatement envoyée faire une échographie pour voir si elle, elle aussi, avait des tumeurs. L’échographie a révélé deux grosseurs qui avaient l’air suspectes. Étant plus vieille qu’elle de cinq minutes, j’ai toujours pensé que le diagnostic que j’avais reçu nous concernait toutes les deux, et après une mammographie et une biopsie, il s’est avéré qu’une des tumeurs de Connie était bénigne et que l’autre était maligne, et qu’elle avait un cancer canalaire invasif de stade II. Comme les ganglions lymphatiques de Connie n’étaient pas touchés, on lui a fait subir une tumorectomie pour enlever la tumeur maligne. Mais les résultats de l’analyse pathologique de la tumeur enlevée ont révélé que les chirurgiens avaient enlevé la mauvaise tumeur, celle qu’ils pensaient être bénigne. Ils se sont alors rendu compte que les deux tumeurs étaient cancéreuses. On nous a donc demandé de faire des analyses pour savoir si on était porteuses du gène BRCA2, ce qui était effectivement le cas.

Après beaucoup de larmes, de colère et de jours à me demander si je devais aller ou non en chimiothérapie — car je voulais absolument avoir d’autres enfants, j’ai commencé les traitements au bout d’une semaine. Entre juillet et décembre 2015, j’ai fait six séances de chimiothérapie. Heureusement, étant donné le stade de son cancer, Connie n’avait pas besoin de faire de chimiothérapie ni de radiothérapie. En revanche, nous avons toutes les deux dû subir une double mastectomie en janvier 2016 et, quant à moi, j’aurais dû commencer la radiothérapie quelques mois plus tard, mais la vie en a décidé autrement…

À cause de la chimiothérapie, on m’avait dit qu’il me serait quasiment impossible d’avoir d’autres enfants, d’autant que je n’avais pas le temps de faire congeler mes ovules, j'ai découvert que j'étais enceinte fin février 2016, un mois seulement après avoir subi ma double mastectomie ; ma première fille, Avery. C’était un bébé miracle!

Je ne savais pas que j'étais enceinte de mon petit miracle lors de cette opération. J'ai donné naissance à Avery en octobre 2016. Je devais attendre la naissance d’Avery avant de commencer la radiothérapie. Le médecin radiologue était réticent à reporter le traitement, mais j’étais déterminée à avoir cet enfant et mon oncologue m’a donné son autorisation. J’ai donc décidé de poursuivre ma grossesse.

En 2018, je suis retombée enceinte et ma deuxième fille, Harlow, est née en mars 2019. Connie et moi avons été mises sous tamoxifène pour cinq ans pour diminuer la production d’œstrogènes dans notre organisme.

À l’été 2020, cinq ans après mon premier diagnostic, j’ai senti une grosseur sur le côté gauche de mon cou, le même côté que la tumeur initiale. Je suis immédiatement allée voir mon oncologue, qui m’a envoyé faire une échographie. Mais la grosseur étant très petite, le technologue m’a dit qu’il n’y avait pas de quoi s’inquiéter et n’a pas fait l’échographie. Un mois plus tard, la grosseur étant toujours là, mon oncologue m’a renvoyé faire une échographie en insistant pour qu’elle soit faite. Au vu des résultats non concluants de l’échographie, mon oncologue m’a envoyé faire une tomodensitométrie et une tomographie complètes. Fin novembre 2020, ma famille et moi avons appris que le cancer s’était massivement propagé. C’est ainsi qu’à l’âge de 34 ans, on m’a diagnostiqué un cancer du sang métastatique de stade IV et que j’ai immédiatement commencé à suivre un traitement médicamenteux ciblé.

En septembre 2020, les médecins ont dit à Connie qu’elle n’avait plus de cancer. Il semble qu’après cinq ans de rémission, le risque de récidive diminue. En août 2022, Connie a été invitée à participer à un essai clinique pour un médicament qui avait le potentiel de réduire les risques de cancer métastatique après un cancer de stade précoce. Afin de pouvoir participer à cet essai, elle devait subir des analyses qui permettraient de déterminer si de l’ADN tumoral circulant (ADNtc), de l’ADN provenant des tumeurs et des cellules cancéreuses, était présent dans son organisme. Seules les personnes n’ayant pas d’ADNtc et ne présentant pas de tumeurs actives pouvaient participer à l’essai. Or, les analyses ont révélé que Connie avait de l’ADNtc dans son sang. On lui a donc fait faire une tomodensitométrie pour savoir si elle avait des tumeurs actives. Et, en effet, elle avait une petite tumeur sur l’un de ses poumons, ce qui a été un choc pour nous! En septembre 2022, elle a donc dû être opérée pour enlever la tumeur. Malheureusement, le chirurgien n’a pas pu enlever la tumeur, car lors de l’opération, il a découvert plusieurs nodules cancéreux dans sa cage thoracique. À l’âge de 36 ans, ma sœur a donc appris qu’elle avait, elle aussi, un cancer du sein métastatique de stade IV. Elle n’avait jamais eu de symptômes et les tumeurs ont été découvertes grâce à l’invitation qu’elle avait reçue pour participer à cet essai clinique.

Nous prenons toutes les deux un traitement médicamenteux ciblé. Tous les trois mois, nous devons faire une tomodensitométrie pour vérifier que le traitement fonctionne, ce qui, jusqu’à présent, est bien le cas. Récemment, nous avons toutes les deux dû subir une hystérectomie totale afin d’empêcher notre organisme de produire des œstrogènes et pour prévenir la survenue d’un cancer aux ovaires.

Aussi horrible que cela puisse paraître, je pense que mon diagnostic a été le point de départ de notre périple actuel. Sans cela, ma sœur n’aurait peut-être su que bien plus tard qu’elle aussi était atteinte d’un cancer du sein.

Cette terrible maladie nous a ouvert les yeux sur le caractère précieux de la vie. Mes enfants ont 50 % de chances d’être porteurs du gène BRCA2. Ça me terrifie de savoir qu’ils pourraient avoir à affronter tout cela quand ils seront plus vieux. Ils pourront se faire tester à l’âge de 16 ans, mais ils pourraient choisir de ne pas le faire. Je sais que s’ils en ont besoin, ils auront le soutien de toute une armée, celle qui nous soutient ma sœur et moi. Ce poids que je porte ne s’allège pas avec le temps, mais je deviens plus forte.

Cette année, nous avons participé à la Course à la vie CIBC, et le soutien que nous avons reçu a été absolument incroyable. Trente-six amis et membres de notre famille nous ont accompagnées. Cette maladie est difficile et peut nous faire nous sentir très seules par moment. Mais Connie et moi savons qu’ENSEMBLE, NOUS SOMMES PLUS FORTES.

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  • 2019-08-13 00:00

    Selon le site Web Genetics Home Reference, le « dépistage génétique est un type d’examen médical qui décèle les modifications des chromosomes, des gènes ou des protéines. Les résultats d’un test génétique peuvent confirmer la présence d’une maladie génétique, écarter la possibilité d’une telle maladie ou aider à déterminer le risque qu’une personne développe ou transmette un trouble génétique ».